
Celle qui a fait trois empereurs
Comment Adélaïde de Bourgogne (~ 931–999) est devenue l'une des femmes les plus influentes de l'Europe médiévale.
Le seigneur d’Ivrée nommé Béranger est soupçonné d’avoir empoisonné Lothaire. Il veut forcer Adélaïde à l’épouser pour devenir roi d’Italie. Elle refuse. Béranger la fait torturer et enfermer dans une prison au bord du lac de Garde. La voilà enfermée avec sa fille toute petite, son chapelain et une servante. Comme dans un mauvais roman, Adélaïde creuse un trou dans sa prison et s’enfuit avec ses compagnons. Le roi de Germanie Othon, qui a entre-temps placé sur le trône de Bourgogne Conrad comme roi vassal, se porte à la rencontre de l’évadée. Othon vient de perdre sa femme. Il épouse Adélaïde et repousse Béranger. La prisonnière est reine de Germanie et d’Italie… Mais est-ce assez ? Dans un premier temps, Adélaïde réconcilia son mari avec sa mère Mathilde de Ringelheim et l’encouragea à apprendre à lire et écrire. Ce dernier se couvrit de gloire en écrasant les envahisseurs hongrois à la bataille du Lechfeld en 955. De son côté, Adélaïde montrait sa piété. Elle favorisa de manière décisive l’ordre monastique de Cluny. Sa tante avait déjà offert Romainmôtier à ces réformateurs. Adélaïde montra la même générosité. Elle avait déjà fondé un monastère à Pavie ; Adélaïde en fit construire un deuxième à Payerne qu’elle confia à Cluny pour y veiller sur le corps de sa mère Berthe, morte en 961. Elle en fondera un troisième à Seltz en Alsace pour lui servir de dernière demeure.
Série: 50 personnalités suisses
L’histoire d’une région ou d’un pays est celle des hommes qui y vivent ou qui y ont vécu. Cette série présente 50 personnalités ayant marqué le cours de l’histoire de la Suisse. Certaines sont connues, d’autres sont presque tombées dans l’oubli. Les récits sont issus du livre de Frédéric Rossi et Christophe Vuilleumier, intitulé «Quel est le salaud qui m’a poussé? Cent figures de l’histoire Suisse», paru en 2016 aux éditions inFolio.


