
La guerre des bâtons de 1802
Dans la Suisse du début du XIXe siècle, la lutte pour la liberté en général et les libertés en particulier débouche sur une guerre civile générale.
Les fédéralistes parviendront-ils à leurs fins? Pour le savoir, il faut d’abord s’intéresser aux acteurs et aux causes de l’attaque. Qui sont ces fédéralistes? Qu’est-ce que la République helvétique? Pourquoi faut-il en finir? Les réponses à ces questions se trouvent dans le déroulement et les conséquences d’un conflit surnommé «guerre des bâtons» (Stecklikrieg).
Une république mal aimée
Malgré toutes ces libertés, le nouvel État rencontre des réticences, voire une résistance en de nombreux endroits. Si ceux que l’on appelle les unitaires soutiennent la République helvétique, il n’en va pas de même de l’alliance des fédéralistes. Le fait même de se définir comme fédéraliste illustre le déni d’une République helvétique conçue de façon très centralisée et ayant entraîné la suppression de frontières datant de plusieurs siècles. Les anciens petits États et leur administration locale ont disparu. Les nouveaux cantons ne sont désormais rien d’autre que des entités purement administratives.



En ville comme à la campagne, la présence des troupes françaises coûte cher et irrite la population. Caricature de David Hess-Hirzel. Musée national suisse
Les insurgés attachent beaucoup d’importance à un retour aux anciennes libertés. Dès le début du mois d’août, Uri, Schwytz, Nidwald et Obwald informent la République helvétique que le retour à l’Ancien Régime sera défendu par les armes s’il le faut. La République ne tardera pas à réaliser le sérieux de cet avertissement.
Une guerre fédérale éclate
La bataille de Rengg est un signal et la ville de Zurich se soulève à son tour contre la République helvétique. Les anciennes élites patriciennes veulent récupérer leur pouvoir. Le général Andermatt est envoyé assiéger Zurich, mais la ville ne se rend pas. Andermatt doit passer son chemin car entre-temps, la population argovienne s’est aussi révoltée. Les soulèvements se sont transformés en guerre civile.
La chute de Berne peut-elle entraîner celle de la République?
Le 19 février 1803, l’Acte de Médiation marque officiellement la fin de la République helvétique. L’issue de la guerre des bâtons marquera profondément le développement de la Confédération jusqu’en 1848.


