
Des pages d’or et de chocolat
Symbole d’un passé industriel florissant, le livre d’or de la chocolaterie Suchard à Neuchâtel témoigne d’un riche héritage local. Il conserve notamment la trace d’une visite princière inoubliable: celle de Grace Kelly et du prince Rainier III en 1960.
Témoignage précieux de la vie de l’usine, ce livre d’or a disparu à jamais dans l’incendie de la fabrique «L’Orientale», dans la nuit du 19 octobre 1957. Ce drame a laissé une empreinte profonde dans la mémoire de l’entreprise. Consciente de la fragilité des traces matérielles, Suchard a très tôt conceptualisé l’importance du livre d’or comme témoin de son histoire. En 1960, tel un phénix, le livre d’or Suchard renaît de ses cendres sous la forme d’un deuxième volume. Rédigé avec soin, il témoigne d’une ambition renouvelée et de la volonté de préserver «la mémoire et le cœur d’une maison» comme on le lit dans sa première page. Aujourd’hui encore, il incarne la fierté de la région neuchâteloise. Plus qu’un simple registre, il devient un important document historique.
Visite princière
Le livre d’or de la chocolaterie Suchard conserve la mémoire du passage des invités monégasques, mais aussi de centaines d’autres visiteuses et visiteurs, célèbres ou non. Cet objet illustre toute la richesse symbolique que peut contenir un simple registre. Trop souvent relégué au rang d’objet anecdotique, le livre d’or offre pourtant, à travers une signature, un petit dessin ou quelques phrases, une plongée unique dans des récits collectifs et des fragments d’intimité, précieux témoins sociaux, culturels ou politiques d’une époque.
Livres d’or
Entre la signature de l’empereur du Japon et celle de J.R.R. Tolkien, de nombreux livres d’or, issus de divers milieux et institutions, sont à découvrir dans l’exposition «Livres d’or», présentée aux Archives de la Ville de Neuchâtel.


