
Vidéotex
Il y a 20 ans s’achevait l’aventure du Vidéotex. À l’époque de sa création, ce service de télécommunication était en avance sur son temps. Quelles ont donc été les raisons de sa disparition? Plongée dans les archives des PTT en quête de réponses.
La vision d’un réseau mondial
Les progrès enregistrés par les pays voisins qui expérimentaient depuis plus longtemps les systèmes de télétexte confortèrent les PTT dans leur vision d’un avenir évoluant vers le numérique. En France, le Télétel, lancé en 1980, comptabilisait 800 000 abonnés au bout de quelques années. Et en RFA, le Bildschirmtext, ouvert en 1983, annonçait 30 000 utilisateurs pour la seule année de son lancement. Pour les PTT, il ne faisait aucun doute qu’un tel système trouverait également son public en Suisse. Ils convainquirent le Conseil fédéral d’autoriser des essais d’exploitation. Les premiers débutèrent fin 1983. Dans un premier temps, cette version offrait à 2000 clients un accès au système de télétexte helvétique – le Vidéotex, donc.
Une étonnante timidité
Mais la délégation de la responsabilité d’utilisation du Vidéotex au secteur privé entraîna pour les clients des coûts d’entrée relativement élevés. Ainsi, le matériel nécessaire pouvait-il à l’époque rapidement dépasser les 3000 francs, le modem était loué aux PTT pour 12 francs par mois et le raccordement au réseau était facturé 7 francs de l’heure. Et les nombreuses offres payantes n’étaient bien sûr pas incluses dans ce montant. De même, pour les propriétaires des pages, l’accès à ce marché en ligne, nouveau autant que prometteur, restait coûteux. Pour mettre en œuvre d’alléchantes offres Vidéotex, il n’était pas rare de devoir investir plus de 100 000 francs.


Publicités pour le Vidéotex dans les années 1980. Musée de la communication
Une affaire qui roule?
Une fois encore, le Conseil fédéral se laissa aisément convaincre et, en 1985, autorisa également l’exploitation publique officielle du Vidéotex. La suite des événements sembla donner raison aux PTT. Les abonnements se multiplièrent. En 1992, le Vidéotex reliait plus de 90 000 ménages à un réseau bientôt raccordé à ceux des pays frontaliers. À partir de là, il devint possible de se connecter aux sites proposés par les autres systèmes de télétexte européens. En 1994, le Vidéotex passa même la barre hautement symbolique des 100 000 utilisateurs. Présent dans plus de 600 entreprises, il était devenu le plus grand réseau de données de Suisse.
Les nombreuses raisons du déclin
Le 30 septembre 2000 fut le jour de l’arrêt officiel de ce service qui en réalité était en avance sur son temps.
Développant un ton humoristique, les spots télé vantant le Vidéotex sont restés dans les mémoires. Musée de la communication


