
L’œuf de Colomb
Une tabatière chargée d’histoire(s), ou comment un cadeau offert par le roi Frédéric Ier de Wurtemberg à son ami Philipp Emanuel von Fellenberg se retrouva deux siècles plus tard au centre d’un vol fameux.
«Vous auriez pu le faire, mais moi, je l’ai fait!»
Au lieu de s’agacer de ces railleries, Colomb, raconte l’histoire, aurait fait apporter des œufs durs et mis au défi les convives de les faire tenir debout sans qu’ils se renversent. Tous font de leur mieux, mais aucun ne réussit. Après plusieurs tentatives infructueuses et de longues minutes de tergiversation, tous les invités concluent à un problème insoluble. C’est alors que Colomb saisit un œuf et, sans autre forme de procès, le dresse de telle sorte que la base s’aplatit légèrement, l’empêchant de retomber. Médusés, les commensaux se récrient sur un ton mi-admiratif, mi-agacé qu’il n’y a là rien d’extraordinaire et qu’eux-mêmes auraient évidemment pu en faire autant. Colomb aurait alors eu cette réponse: «Bien sûr, mais la différence, messieurs, c’est que vous auriez pu le faire et que moi, je l’ai fait!»
Peut-être Colomb s’est-il simplement réapproprié une histoire qu’il connaissait déjà, peut-être lui a-t-elle été attribuée par ses admirateurs. Impossible de le savoir. Toujours est-il que l’anecdote est passée dans le langage courant avec l’expression «l’œuf de Colomb», que l’on retrouve dans plusieurs langues pour dire que des problèmes apparemment compliqués ont souvent des solutions évidentes. Encore faut-il les appliquer concrètement et avec succès, et non se contenter de les trouver...
«L’œuf de Colomb» dans un cadeau royal


u003cemu003eL’œuf de Colombu003c/emu003e au cœur d’un vol
C’est à peu près ainsi qu’il procède avec la tabatière du château de Jegenstorf. La vitrine ne présente qu’un petit éclat à côté de la serrure qu’il a forcée avec habileté. Et comme il a redisposé le reste de la vitrine avant de la refermer, personne ne remarque le vol avant que la police alsacienne ramène la petite boîte, intacte, quelques mois plus tard. Car la «carrière» de Stéphane Breitwieser prend fin en 2001, d’abord avec son incarcération à Lucerne. Il est condamné à six ans de prison par les justices suisse et française.
L’œuf pourri de Colomb


