
L’incendie de la gare de Lucerne
Le plus grand incendie de toute l’histoire des CFF se déclara 5 février 1971 dans la gare de Lucerne. D’une grande violence, il ravagea la plus grande partie du bâtiment de style Art nouveau.
En dépit de l’aide apportée par les communes voisines, la police et le service de sécurité des CFF, les pompiers municipaux ne parvinrent pas à contrôler l’incendie. Le bâtiment dut être évacué et le feu combattu depuis l’extérieur. Par chance, toutes les personnes occupant les chambres mansardées purent sortir à temps et personne ne périt dans l’incendie, ce dont on ne fut cependant certain que par la suite.
Le feu atteignit son paroxysme peu après 9 h lorsque la coupole du bâtiment accueillant les passagers s’effondra dans un fracas assourdissant. Il existe de nombreux films et photos de la scène, car les badauds suivaient l’évolution de l’incendie avec l’objectif de leur appareil photo depuis différents endroits situés aux alentours de la gare. Une fois la coupole écroulée, le feu s’empara du rez-de-chaussée. Les flammes détruisirent le kiosque, les guichets, le salon de coiffure, le comptoir des bagages à main, le Buffet, les vitrines et les toilettes. Plus tard, la petite coupole ouest éclata à son tour. Vers 13 h, les pompiers parvinrent à se rendre maîtres de l’incendie. L’électricité était coupée dans toute la zone entourant la gare, les trolleybus ne circulaient plus et les passages permettant aux voyageurs de passer sous les voies restaient dans le noir.


Plus de 220 tonnes de gravats
Ce n’est pas tous les jours qu’en l’espace d’une demi-heure, les voies, les guichets, le service des bagages et des colis express, le bureau des renseignements, le bureau de change, les locaux accueillant les voyageurs en attente et les restaurants d’une grande gare sont dévastés au point de devenir inutilisables.
La population, en revanche, était loin d’éprouver un tel détachement: pour elle, il ne s’agissait pas seulement d’une des plus grandes gares de Suisse qui était hors service pour une certaine période. En l’espace de quelques heures, c’était l’un des bâtiments les plus renommés de Lucerne qui avait disparu. La coupole centrale, notamment, qui avait été construite plus de 75 ans auparavant et qui était visible de loin, était devenue un symbole de la ville. La disparition avait été abrupte et on évoqua encore longtemps avec nostalgie le «beau bâtiment de l’ancienne gare». L’événement se grava à tout jamais dans la mémoire collective des Lucernois.


