Enluminure d’Étienne Colaud dans le livre «Des cas des nobles hommes et femmes» vers 1530 (détail).
Le destin est aveugle. Les yeux bandés, Fortuna fait tourner la roue de la chance. Son côté sombre nous montre qu’elle peut aussi apporter le malheur et précipiter les êtres dans le royaume des ombres. Enluminure d’Étienne Colaud dans le livre «Des cas des nobles hommes et femmes» vers 1530 (détail). Bibliothèque Nationale de France / Wikimedia

O Fortuna! Au hasard des roues de la chance

Méditer sur aléas de la chance appartient à notre humanité. La roue de la fortune tournait déjà dans l’Antiquité et aujourd’hui, sa popularité reste intacte. Vers 1220, la cathédrale de Bâle est ornée d’une rosace conçue comme une roue de la chance. Dans un monastère bavarois, les Carmina Burana rendent hommage à la déesse Fortuna. Mais le hasard est incompatible avec une conception chrétienne du monde, car la rédemption n’est accordée qu’aux âmes méritantes.

Kurt Messmer

Kurt Messmer

Kurt Messmer travaille comme historien spécialisé dans l’histoire au sein de l’espace public.

«Heureux qui ne convoite pas ce que le destin lui refuse», disait-on au temps de la Rome antique. Plus proche de notre époque, un proverbe danois déclare que «Le bonheur et les verres se brisent facilement». À la fin de l’Antiquité, un historiographe romain associe la chance à une roue. Un seul tour de la Rota Fortunae suffit à faire basculer dans le malheur le plus heureux des hommes.

Mais où est donc Fortuna?

La porte Saint-Gall (Galluspforte) ouvre le croisillon nord de la cathédrale de Bâle. Ce chef d’œuvre de l’architecture religieuse médiévale est la plus ancienne porte romane à bas-reliefs de l’espace germanophone. Réalisée en 1185, elle reste aujourd’hui encore exceptionnelle. La rosace monumentale qui la surmonte détonne par son aspect païen puisqu’elle représente une roue de la fortune, comme si le salut tenait davantage au hasard qu’à l’abnégation et à la charité du bon chrétien. On y remarquera toutefois l’absence de Fortuna. Où se cache donc l’imprévisible déesse? Se tiendrait-elle à l’écart d’un emplacement qu’elle aurait jugé problématique? Le somptueux décor de la porte illustre en effet l’accès au paradis sans la moindre allusion au hasard. Le tympan nous montre Christ, le juge suprême, flanqué de Pierre et de Paul. Au-dessous, sur le linteau, une représentation de la parabole des vierges sages et des vierges folles. Qu’est-ce que dame la chance viendrait donc faire ici?
Cathédrale de Bâle, croisillon nord du transept, roue de la fortune au-dessus de la porte de Saint-Gall, datant approximativement de 1220.
Cathédrale de Bâle, croisillon nord du transept, roue de la fortune au-dessus de la porte de Saint-Gall, datant approximativement de 1220. Gravée dans la pierre, la représentation de la descente aux enfers se trouve à droite, celle de l’ascension au paradis à gauche. © Kantonale Denkmalpflege Basel-Stadt und Münsterbauhütte Basel / Peter Schulthess
Sur la roue de la fortune, neuf hommes et une femme. Plié au niveau du tronc en grotesque posture, le premier personnage à droite est au bord de la perdition. Il est suivi de deux personnages tombant tête la première, d’un enfant et tout en bas d’un artisan tenant une truelle.
À gauche, celui qui monte dort comme un bienheureux
À droite, celui qui va tomber appréhende avec angoisse le malheur qui guette.
Deux artisans reconnaissables à leur coiffe, sur la roue de la fortune de la cathédrale de Bâle. À droite, celui qui va tomber appréhende avec angoisse le malheur qui guette. À gauche, celui qui monte dort comme un bienheureux. Ces deux personnages aux expressions très affirmées n’appartiennent toutefois pas à la même époque et ne se trouvent plus au même endroit. L’original de l’homme au bord de la chute, réalisé en 1220, se trouve aujourd’hui au Museum Kleines Klingental. L’homme qui monte sur la cathédrale de Bâle est une copie magistrale datant de 1986. © Kantonale Denkmalpflege Basel-Stadt und Münsterbauhütte Basel / Peter Schulthess
L’homme endormi ne devine-t-il pas cette béatitude imminente? L’a-t-il poursuivie sa vie durant et s’est-il assoupi alors qu’elle est toute proche, un peu comme dans l’émouvant poème de Schiller quand Ulysse, rejeté sur la plage après dix ans d’errance, se réveille mais ne reconnaît pas la patrie dont il s’est tant langui? En général, c’est un roi qui trône au sommet de la roue de la fortune. À Bâle, le personnage remplacé en 2016 ne porte pas de couronne mais un chapeau à large bord.
Un enfant, tombant tête la première. Cette copie est probablement issue de la restauration de la roue de la fortune de Bâle entre 1761 et 1771
Un enfant, tombant tête la première. Cette copie est probablement issue de la restauration de la roue de la fortune de Bâle entre 1761 et 1771. L’enfant, un vieillard et plusieurs adultes évoquent les phases de la vie, toutefois dans le désordre. Même si elle est typique de l’imagerie des danses macabres de la fin du Moyen Âge, la hiérarchie des classes sociales médiévales n’est pas représentée ici. On en veut pour preuve la présence de deux artisans du même rang social de part et d’autre de la roue. © Kantonale Denkmalpflege Basel-Stadt und Münsterbauhütte Basel / Peter Schulthess
Les populations du Moyen Âge percevaient-elles cette roue de la fortune comme nous? Existe-t-il des constantes anthropologiques? Les sources du passé sont souvent muettes quand il s’agit de répondre aux interrogations du présent, surtout quand on souhaiterait en savoir davantage.

Que reste-t-il d’authentique sur le site original?

Le grès rose de la cathédrale de Bâle n’a de loin pas la longévité de l’acier. Or la porte de Saint-Gall a été réalisée il y a 800 ans. Il a donc fallu la réparer et la compléter au fil du temps. En 1885, huit des dix personnages de la roue de la fortune – auxquels on a entre-temps donné une forme baroque – furent rénovés. Quatre d’entre eux furent recréés sur la base de dessins. Nécessitant faisant loi, des modèles en deux dimensions permirent la réalisation de copies en trois dimensions. Les deux personnages restants seront aussi remplacés d’ici 2016. Aucun des personnages ornant la roue de la fortune de la cathédrale de Bâle n’est donc un original.
Branches et bouton central de la rosace de la fin de l’époque romane en bois de chêne, datés de 1224/25, exposés au Museum Kleines Klingental.
Décorée d’une frise dentelée et divisée en décrochements concaves, l’ouverture du mur dans lequel s’inscrit la rosace a toujours été en pierre. Mais aussi bien le bouton central que les branches de la rosace datant du roman tardif étaient à l’origine en bois de chêne que la dendrochronologie permet de situer vers 1224/25. Ses vestiges sont exposés au Museum Kleines Klingental. C’est dans les années 1880 seulement que le chêne sera remplacé par du grès. © Kantonale Denkmalpflege Basel-Stadt und Münsterbauhütte Basel / Peter Schulthess
Ce que l’on a pu conserver est exposé au musée. Éléments sculptés de la cathédrale, représentations en trois dimensions et maquette de la ville de Bâle au XVIIe siècle permettent de replacer l’édifice dans son contexte d’origine et de documenter le savoir-faire des artisans d’il y a 800 ans, ainsi que la façon dont leurs créations ont été préservées. Un trésor historique et culturel parfaitement en phase avec notre sujet. La valeur d’une copie n’atteindra jamais celle d’un original et l’enfant qui tombe sur la roue de la fortune de la cathédrale de Bâle n’est certes qu’une copie réalisée vers 1770, mais «Heureux celui qui l’a façonnée et heureux celui qui la contemple».

«O destin, tu es changeant comme la lune, toujours croissant ou décroissant»

Rien de plus tonitruant que l’introduction de Carmina Burana, ce déluge sonore qui plonge l’auditeur dans une atmosphère de jugement dernier. Le chœur chante Fortuna Imperatrix Mundi et compare la destinée à la lune, toujours changeante. Vers 1230, deux clercs inconnus ont compilé sur 119 pages de parchemin un codex de chants qui sera intitulé Carmina Burana, d’après le lieu de sa découverte en 1803 dans l’abbaye de Benediktbeuern en Bavière, même s’il n’est pas établi que le manuscrit fut rédigé en ce lieu précis.

Sors immanis et inanis,
rota tu volubilis

«Destin monstrueux et insensé, tu fais tourner la roue.» Extrait de O Fortuna, prologue des Carmina Burana.
Contrairement à l’origine géographique du manuscrit, une chose est sûre: la cantate composée par Carl Orff en 1936 inclut 24 chants de ce codex et deviendra l’œuvre chorale et orchestrale la plus interprétée dans le monde. Un tel succès ne tient pas seulement au hasard. Cette alliance étonnante de textes médiévaux et de musique du XXe siècle est aussi le fruit d’un talent et d’une inspiration hors du commun.
Les Carmina Burana constituent une exception car les chants médiévaux sont rarement enluminés. Le codex contient des initiales colorées ainsi que de nombreuses illustrations. Et contrairement à la roue de la fortune de Bâle où déesse de la chance et monarques brillent par leur absence, Fortuna trône ici dûment couronnée au sommet de sa roue, entourée par des rois aux destinées diverses. Celui qui se trouve au-dessus d’elle proclame: regno (je règne). Sur la gauche de Fortuna un roi tombe, précédé de sa couronne: regnavi (j’ai régné). Celui du bas au centre se lamente: sum sine regno (je n’ai aucun royaume) alors que celui qui monte à droite de la déesse triomphe: regnabo (je régnerai). YouTube / Bayerische Staatsbibliothek
L’authenticité – ce terme aujourd’hui largement galvaudé, pas seulement sur les soi-disant marchés moyenâgeux, qualifie bien ce recueil de chants des XIe, XXIIe et XIIIe siècles car leurs auteurs anonymes ne sont pas tombés dans le piège de l’idéalisation, préférant mettre l’accent sur des aspects remarquables de l’existence: grâce et vénération, concupiscence et perversité, sérénité de la nature, vacarme des festins.

Un royaume pour une poire

Rares sont ceux qui vivent permanence et omniprésence du bonheur dans cette vallée de larmes qu’est notre monde. Ceux qui ont au moins de la chance en amour ne sont pas beaucoup plus nombreux. Voilà l’intrigue tissée dans le Roman de la poire par un auteur français inconnu d’avant 1300. Le titre de cette œuvre est dérivé d’une scène centrale qui voit une damoiselle partager avec son amant une poire qu’elle a épluchée avec ses dents, preuve que les formes du bonheur amoureux peuvent être nombreuses.
Illustration du Roman de la poire, France, avant 1300.
Illustration du Roman de la poire, France, avant 1300. Certains sont abandonnés, plongeant dans le malheur et la solitude (à droite et en bas). La femme agrippée au bas de la roue a même perdu son manteau. D’autres vivent le bonheur de la réunion (à gauche et en haut). Richement brodées, les capes des deux amants sont parsemées de fleurs de lys dorées sur fond bleu, emblèmes des rois de France depuis le XIIe siècle. Splendeur exceptionelle. Bibliothèque Nationale de France
L’observateur est émerveillé par la grâce, l’élégance mais aussi la force et la détermination avec lesquelles la reine attire son bien-aimé vers elle. Dans sa main gauche, la couronne destinée à l’élu de son cœur pendant qu’une Fortuna apparemment indifférente fait tourner la roue du destin.

Ô Mélanco­lie

De toute façon, le monde et les êtres sont ce qu’ils sont. Notre point de vue sur nous-mêmes est changeant. Si nous n’observons que nos défauts et nos erreurs, nous sombrons dans la mélancolie et devenons moralisateurs comme Jean Boccace (1313-1375) vers la fin de sa vie. L’œuvre tardive de ce poète et humaniste important du début de la Renaissance fut rééditée à Paris cent ans après sa mort. Elle est illustrée par une roue de la fortune entraînant la chute des rois et des aristocrates. On remarquera qu’aucune ascension n’est au programme. La roue tourne en sens unique. Tout le monde descend!
Jean Boccace (1313-1375), De casibus virorum illustrium - Mésaventures des nobles dames et gentilhommes illustres, édition Paris 1467.
Une roue de la fortune spécialisée dans le malheur? Monarques et nantis tombent des deux côtés de la roue. La déesse de la chance se trouve au centre de la scène et n’actionne pas la roue. Elle pousse le roi vêtu de bleu vers le bas. Mais pourquoi cette foule qui attend à l’arrière-plan? – Jean Boccace (1313-1375), De casibus virorum illustrium - Mésaventures des nobles dames et gentilhommes illustres, édition Paris 1467. Wikimedia
Un des rois chute mains jointes. L’autre tombe directement dans le giron de sa dulcinée et même si les plus grands notables prient pour les déchus, rien n’arrête cette chute irréversible. La composition est remarquable mais le contraste entre le pessimisme du message et la vivacité des couleurs est on ne peut plus paradoxal.

La fortune des hommes est une roue qui ne laisse pas toujours les mêmes au sommet

Observer la représentation de la roue de la chance permet de réaliser que sa symbolique touche depuis des siècles à l’essence de l’humanité. Les trois exemples suivants illustrent la diversité de cette imagerie.
The quene [queen] of Fortune - La déesse de la chance, récit moralisateur sur Troie écrit entre 1412 et 1420. Illustration de John Lydgate.
The quene [queen] of Fortune - La déesse de la chance, récit moralisateur sur Troie écrit entre 1412 et 1420. Illustration de John Lydgate. University of Manchester
Illustrée par John Lydgate, la scène est insolite. Les nobles à précipiter dans l’abîme ou à faire remonter vers l’apogée de leur destin sont si nombreux que la déesse de la chance en manteau d’hermine et cape rouge a besoin de quatre assistants pour faire tourner la roue.
La Nef des fous, satire morale. Gravure sur bois de Sébastien Brant, Bâle 1494.
La Nef des fous, satire morale. Gravure sur bois de Sébastien Brant, Bâle 1494. Wikimedia
La Nef des fous. Un âne saisit la lune de ses pattes antérieures, justifiant ainsi le titre de l’ouvrage. L’âne qui tombe est doté du torse d’un fou. En face, un homme à tête d’âne. Dans la plupart des cas, la roue de la fortune tourne dans le sens horaire. Ici, c’est l’inverse. Autre particularité remarquable, ce n’est pas Fortuna qui la fait tourner mais une corde reliée au ciel et actionnée par la puissance de la main de Dieu.
The Wheel of Fortune - La Roue de la Fortune. Inspirée des fresques de la chapelle Sixtine réalisées par Michel-Ange. Peinture d’Edward Burne-Jones, 1883.
The Wheel of Fortune - La Roue de la Fortune. Inspirée des fresques de la chapelle Sixtine réalisées par Michel-Ange. Peinture d’Edward Burne-Jones, 1883. Wikipedia / Musée d’Orsay Paris
La monumentale roue en bois du tableau de Burne-Jones est aussi démesurée que la taille de Fortuna. Celle-ci l’actionne toutefois d’une main étonnamment légère. Absente, le regard baissé, d’une beauté troublante, elle est indifférente à celle des hommes qu’elle précipite dans l’abîme. Une fois de plus, la déesse de la chance affiche un désintérêt déconcertant, comme si tout ce qu’elle déclenche ne la concernait pas. Au sommet de la roue, un esclave reconnaissable à des chaînes brisées au niveau de ses pieds qui poussent vers le bas un roi portant couronne et sceptre, lequel pousse lui-même un poète couronné de lauriers. Incroyable: l’esclave au-dessus du roi, utopie politique? Tous deux se trouvent néanmoins dans la même situation sur la roue de la chance. Quant au poète dont on ne voit plus que la tête, est-il déjà tombé de la roue?

Quand la grande roue est aussi celle de la fortune

Vienne 1947, par une chaude journée du mois de mai. Deux ans après la fin de la guerre, l’Autriche et sa capitale restent occupées par les Alliés, divisées en zones d’occupation tout comme l’Allemagne et Berlin. Dans son roman Le Café sans nom, Robert Seethaler nous replonge dans un univers en pleine effervescence. La population viennoise en liesse est réunie dans le parc du Prater pour enfin revoir tourner une grande roue fraîchement rénovée après avoir été mise à mal par un bombardement. Les maigres entretoises du monstre grinçant résisteront-elles au poids des cabines bondées de joyeux voyageurs?
Le Prater à Vienne. Deux ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, la grande roue est remise en service. Pour des raisons de sécurité, elle ne compte plus que quinze cabines au lieu des trente de jadis.
Le Prater à Vienne. Deux ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, la grande roue est remise en service. Pour des raisons de sécurité, elle ne compte plus que quinze cabines au lieu des trente de jadis. Wikimedia / Otto Domes
La roue est l’incarnation du changement. Le haut devient le bas et inversement, sans cesse et à perpétuité. La population de la capitale autrichienne en est bien consciente mais en 1947, seule une direction compte: vers le haut! C’est ainsi que la grande roue du Prater devint pour nombre de Viennois un symbole de la reconstruction.

La chance dans le monde

1968 est l’année charnière d’un bouleversement international des consciences. On en trouve la trace évidente dans le texte de Leg dein Ohr auf die Schiene der Geschichte  (Pose une oreille sur les rails de l’histoire) du rappeur Max Herre, né en 1973. Âgé de vingt-trois ans, l’artiste allemand revient sur l’amour que lui a prodigué sa mère et les événements survenus au Cambodge, où un enfant né la même année que lui connaîtra un sort moins enviable que le sien. 1973 - Année de naissance importante pour moi Et aussi historique, car il est devenu clair que la C.I.A. était une pute. Attentat au Chili, beaucoup de morts, Allende est mort Tragique car homme porteur de l'Unidad Popular C-I-A Chili est américain Victor Jara a chanté en espagnol sa voix t'avertit N'oublie pas les morts, n'oublie pas les despotes de la dictature. 1973 Ma mère m'a mis au monde et m'aime Me porte au sein allaite et me berce pendant qu'une Mère et fils au Cambodge ont vu le coup trop tard Il aurait vingt-trois ans comme moi maintenant
La chanson "Leg dein Ohr auf die Schiene der Geschichte" du groupe musical "Freundeskreis". YouTube
1973. Millésime identique en Allemagne et au Cambodge mais autres lieux et autres trajectoires. Il aurait vingt-trois ans. Mon âge à moi maintenant. Le ton est empathique. Deux enfants et leurs mères symbolisent tous les enfants, toutes les mères, tous les êtres. La chance ne s’arrête pas aux personnes et peut être transcendée par la solidarité.

O Fortuna

Contrairement à la chance, la solidarité n’est pas tributaire d’un lieu et d’une époque. Même rétroactive, elle reste un composant efficace de la conscience historique, individuelle et universelle. Ni tout puissants ni impuissants, nous pouvons simplement accomplir ce qui est humainement possible. Et peut-être donner un coup de pouce à la chance ici et là, en unissant nos forces.

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