
Vive le sang bleu!
Sissi, l’empereur Guillaume II, la reine Victoria et bien d’autres personnalités royales ont régulièrement séjourné en Suisse, y laissant des traces et des anecdotes.
Les Suisses – ces démocrates – accueillaient avec une ferveur toute frénétique les aristocrates célèbres voyageant incognito dans le pays. Lorsque la reine d’Angleterre arriva à Lucerne, une foule en liesse l’attendait à la gare pour lui souhaiter la bienvenue. La police de la ville dut d’ailleurs contenir les badauds de peur qu’ils n’écrasent la reine. Un peu plus tard, Victoria fit une excursion sur le Rigi et deux à trois cents personnes entonnèrent le God Save the Queen en son honneur à Rigi-Kaltbad. Le silence des montagnes fut également rompu par des salves de bienvenue.
Reportage télévisé sur la visite d'État de la reine Élisabeth II en 1980. YouTube / RTS
La Suisse et sa population étaient paisibles aux voyageurs royaux. Même s’il leur était impossible de préserver leur incognito, les souverains se sentaient manifestement bien de Bâle à Chiasso. Les raisons qui les poussaient à venir étaient d’ailleurs aussi différentes que Leurs Majestés. Certains souhaitaient rencontrer de grands intellectuels européens vivant dans le pays, d’autres cherchaient la tranquillité et voulaient se reposer – comme la reine Victoria qui se promenait et peignait des aquarelles du paysage en visitant de nombreux sites touristiques en Suisse centrale.
Pour d’autres encore, il s’agissait de se rencontrer entre puissants sur un territoire neutre ou de faire une visite officielle, à l’instar de l’empereur d’Allemagne Guillaume II. La fuite et la recherche d’une terre d’exil, par exemple par Napoléon III, empereur des Français, furent également un motif. Mais parfois les raisons étaient aussi d’une grande banalité, comme l’envie de faire des emplettes, d’acheter des montres de luxe ou des armes.










