Un îlot genevois sur le lac de Constance
En novembre 1834, à l’âge de dix-sept ans, Amélie Macaire, fille d’un industriel genevois, épouse le comte de Wurtemberg Friedrich von Zeppelin sur une île du lac de Constance qui abritait autrefois un couvent dominicain. L’endroit a ceci de particulier que l’on y parle le français. Non sans raison…
«Les Genevois»
La famille Macaire de L’Or
Carl von Häberlin et la Suisse
Né en 1832 à Oberesslingen près de Stuttgart, Carl von Häberlin était certainement le représentant le plus prolifique des peintres de genre naturalistes du sud-ouest de l’Allemagne. La quantité monumentale d’œuvres consacrées à l’ancienne île des Dominicains sur le lac de Constance est un des exemples les plus spectaculaires, mais aussi les plus admirés de la peinture de genre. Le peintre a travaillé de 1887 à 1896, avec quelques interruptions, dans l’hôtel de l’île des Dominicains. Son domicile privé se trouvait alors au château Wyden près d’Ossingen dans le vignoble zurichois. L’un de ses compatriotes, Julius Motteler, avait attiré son attention sur cette demeure lorsqu’il organisa en 1880 de son exil zurichois le premier congrès des sociaux-démocrates allemands, en infraction avec la loi antisocialiste de Bismarck.
C’est aussi pendant son séjour à Wyden que Carl von Häberlin multiplie les peintures murales au château de Castel à Tägerwilen (TG) et à l’hôtel de ville de Stein am Rhein (SH), ville dont il obtient la citoyenneté d’honneur et, partant, la nationalité suisse le 25 mars 1901. Il réalise aussi trois esquisses dans la perspective de peintures murales à réaliser pour la salle d’armes du Musée national suisse à Zurich, construit de 1893 à 1898. Ce travail fut toutefois confié à Ferdinand Hodler, peintre de genre manifestant une expressivité, une vision et une indépendance résolument novatrices. Cette décision déclenchera l’une des querelles artistiques suisses les plus longues et les plus passionnées.