
Les destinées multiples des dialectes suisses
Ils dominent le quotidien en Suisse alémanique, ils ont presque disparu en Suisse romande et ils ne sont plus utilisés que dans la sphère privée en Suisse italienne: ils, ce sont les dialectes. C’est dans l’Histoire qu’il faut chercher la raison de ces différences.

«Fläckehans», alias Johann Weisshaupt d’Eggerstanden (AI), raconte une blague dans le dialecte appenzellois. Extrait de l’émission «Schweiz aktuell unterwägs» du 24.08.1990. SRF
En Suisse, les régions rurales ont conservé la tradition du «Ranz des vaches», un chant populaire ancien des armaillis, que ce soit dans l’Oberland bernois, la région appenzelloise, le Jura ou le canton de Vaud. Le «Ranz des vaches» de Gruyère est l’un des plus connus. Les paroles sont en patois fribourgeois. RTS/YouTube
En 1547, le Genevois Jacques Gruet s’éleva contre l’influence croissante des prêtres français. En signe de protestation, il colla sur les murs de la Cathédrale Saint-Pierre un message de menace rédigé en patois. Le texte débute en ces termes: «Gro panfar, te et to compagnon gagneria miot de vot queysi», («Gros pansu, toi et tes compagnons feriez mieux de vous taire!»). Lecture du pamphlet de Jacques Gruet de 1547, par Olivier Frutiger, 2023. Archives d'Etat de Genève

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Vüna par ün: Don Francesco Alberti parle en dialecte tessinois de Bedigliora, 1939. © Archives phonographiques de l’université de Zurich